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le midi blanc - Page 5

  • Catégories : Politique magazine

    Le nouveau Politique magazine

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    ANALYSE

    Par Hilaire de Crémiers

    Les élections présidentielles ne peuvent déboucher avec les législatives qui suivent, que sur une crise de régime.

     

    Les sycophantes mènent leur ballet. Institution éminemment démocratique qui sévissait déjà dans l’Athènes décadente. La dénonciation sort des officines de la Hollandie, file vers les salles de rédaction, excite les magistrats, incendie les réseaux sociaux. Chacun se croit en droit de juger. Le parti socialiste, toute la gauche dite de gouvernement qui joue les offusqués, oublie aujourd’hui les scandales qui ont défrayé la chronique de la Mitterandie pendant plus d’une décennie, après les premières révélations de l’affaire Urba en 1991.

    Le passé, le présent et le futur

    Ils ont enterré Henri Emmanuelli samedi 25 mars en grande pompe républicaine à Mont-de-Marsan. Tous les caciques de la Gauche installée, prébendée, rémunérée et nourrie – que de pauvres gens ! – étaient là, alignés sur leurs chaises, à côté de François Hollande. À quoi pensaient-ils, tous, avec ces regards perdus, comme affaissés sur de douloureux abîmes intérieurs. Ces beaux messieurs qui affectent avec condescendance l’affranchissement de toute foi religieuse, songeaient peut-être que ce serait, comme dit le poète, bientôt leur tour. Finie la vie ! Les confortables prébendes et la jouissive fièvre de la politique politicienne ! Eux aussi, mais oui, tout comme lui, ils y passeront ! Hollande s’est voulu bravache, selon son habitude. Braver Dieu, en se croyant drôle, c’est son truc depuis ses 18 ans. Comme ses compères, à peu près tous à son image, sortis des bons collèges ! « Si Dieu existe, et que Henri l’a rejoint, il aura fort à faire avec lui. Mais que Henri sache bien – tiens, mais comment pourrait-il savoir ? – que la République aujourd’hui le salue et ne l’oubliera jamais ». La République est-elle donc une divinité ? Parle-t-elle et voit-elle, ou est-ce Hollande qui la fait parler et voir avec son ton de prédicateur ? Ah, les idoles ! Le psalmiste déjà s’en gaussait : « Os habent et non loquentur, oculos habent et non videbunt ».

    Mais cet Henri Emmanuelli dont Hollande a fait l’éloge, avait été condamné en 1997 à dix-huit mois de prison avec sursis et à deux ans de privation de droits civiques. En tant que trésorier du parti socialiste ! Péché pardonné donc. L’onction républicaine couvre tout. Il est bon de se sentir purgé. Les lois d’amnistie, d’auto-amnistie devrait-on préciser, de 1988–1990 sont censées avoir tout mis au net. Grâce soit rendue à la République et à l’efficace de ses sacrements ! Pourtant les faits peccamineux ont continué par la suite, tant du côté socialiste que du côté du RPR et de l’UMP. Faut-il reprendre la longue litanie des « affaires » ? Jusqu’à Cahuzac, Le Roux… ? Et les comptes de campagne pour les présidentielles validés par le Conseil constitutionnel pour le bon ordre républicain, ainsi que l’a révélé Dumas ?

    Politique d’initiés

    Hollande lui-même, avec tous ses réseaux, n’a-t-il pas pratiqué avec délectation ces arcanes du pouvoir, en mystérieuses initiations ? Tous les livres qui paraissent sur lui, écrits pour la plupart par des journalistes de gauche, prouvent sa suffisance autant que sa maîtrise en la matière. Il met toute sa vanité dans cette manière d’être : je suis celui qui sait. Le ridicule n’est pas loin.

    Ce n’est pas pour rien qu’il est allé en pèlerinage rue Cadet le 27 février dernier, premier chef de l’État à rendre ainsi une visite officielle au temple des temples. Il s’agissait, bien sûr, de rendre grâce... à la « divinité », mais aussi d’appeler à l’aide avec grande imploration, selon la tradition des loges, dans l’implacable lutte contre toute résurgence dans la vie publique nationale du moindre soupçon de tradition française et chrétienne. Lutte acharnée qui autorise tous les coups et dans laquelle lui-même se dit, jusqu’en ses déplacements à l’autre bout du monde, totalement investi comme d’une mission supérieure et qu’il a bien l’intention de poursuivre après la fin de son mandat. Il n’est pas inutile d’écouter le baragouin de cet homme, par ailleurs profondément inculte et qui n’a réussi sa carrière qu’en ayant l’intelligence mécanique de réciter, aussi sottement qu’il le fallait, tous les poncifs de la croyance officielle.

    Ce que voudrait la France

    La question aujourd’hui, à quelques jours maintenant de l’élection présidentielle, est parfaitement claire. Le peuple français, dans la mesure où il en reste encore un, est majoritairement dans un état d’esprit que l’analyse électorale qualifie de droite. Il veut l’ordre, la justice, la paix sociale, l’arrêt de la submersion migratoire, le respect des libertés, la sauvegarde des familles, la protection du patrimoine tant public que privé, l’intégrité du territoire national et la garantie des frontières, la fin de la bureaucratie inutile, la liberté d’entreprendre, de vivre et d’éduquer, le changement radical dans la conception même de l’Europe dont l’anniversaire du traité fondateur n’a suscité aucune liesse, la sortie des filets contraignants de Bruxelles, la relance économique pour en finir avec le chômage de masse. Bref une France souveraine et fière qui retrouve son indépendance et capable d’effectuer au-delà des partis les réformes indispensables ; et il y en a beaucoup à faire qu’aucun parti au pouvoir ne fera jamais. Voilà ce que pense au fond une bonne partie des Français qui, sans le dire ni même sans se le dire de manière consciente, ne croient plus dans les institutions telles qu’elles fonctionnent aujourd’hui ; il est, d’ailleurs, quelques enquêtes d’opinion – rares mais sûres – pour le manifester clairement.

    Ce qui se passe en Guyane est sur ce point révélateur. Le gauchisme taubiresque n’a rien à voir avec le problème qui, toutes proportions gardées, ressemble à celui de la France et de toute son outre-mer. Territoires abandonnés, au motif de politiques aussi stupides que prodigues en gabegies insensées ! Telle est la réalité partout. Ça commence à se savoir et à ne plus se supporter. La dérisoire visite des deux ministres de l’Intérieur et des Outre-mer, deux fantômes du moment aux noms inconnus, Fekl et Bareigts, ne changera rien au fond de la situation guyanaise.

    Alors cette France va voter. Et comme prévu, mécaniquement, elle va se diviser ou s’abstenir par dégoût. La simple addition des chiffres montrera mathématiquement qu’elle est, selon la terminologie partisane, profondément de droite. Fort mal représentée et encore plus mal gouvernée. Et tout est fait en ce moment pour que ça continue. Comme avant. Le poids du régime écrasera toutes les velléités d’en sortir. Macron qui prétend s’en libérer, n’y arrive pas plus que les autres : les ralliements à son En marche ! sont autant d’entraves pour demain. Tout le monde veut être de la partie qui se jouera avec les législatives. Les vieux apparatchiks tentent de se refaire une jeunesse. Aucun candidat à l’élection présidentielle – si déterminé soit-il – n’est en état de dominer la situation. Ne parlons ni d’Hamon ni de Mélenchon qui ne songent qu’aux recompositions futures. Macron n’est flou que de son incapacité totale de gouverner et d’avoir une majorité. Fillon se heurtera aux obstacles de la machine républicaine dont les premiers seront dressés par son propre camp : composer ou se casser. Marine Le Pen aura contre elle tout l’établissement qui tient l’administration et enserre presque la totalité de la vie politique et culturelle du pays.

    C’est littéralement sans solution. S’imaginer que le système changera parce qu’on en prendra la tête – à la place des autres, bien sûr – est un rêve. Il va encore coûter cher. La désillusion et le désespoir qui s’ensuivront, et désormais très vite, aggraveront la crise de régime. Car, maintenant, la question politique se pose avec une violente acuité : ce n’est plus une question de système comme l’affirment tous les candidats ; c’est une question de régime. 

    Hilaire de Crémiers

  • Catégories : Le Midi blanc

    Un grand nom de l'Action française nous a quitté

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    Pierre Navaranne2.jpgNotre fidèle ami toulonnais Pierre Navaranne s'est éteint paisiblement le 24 mars 2017. Il était né le 7 décembre 1920 à Pau (Béarn) filiation "d'Henry IV par les bergères" comme l'on dit là-bas Orphelin très jeune, il vivra chez son oncle, pharmacien dans cette ville ou Charles Maurras en 1890, devant le chateau d'Henry IV, eut la "révélation" de sentir la nécessité de la soumission pour l'ordre et la beauté du monde.

    Dans le sillage des émeutes du 6 février 1934 et grâce à son tuteur le docteur Vidouze, très jeune il lit l'Action Française. Il participe aux activités de la fédération régionales des Etudiants, Collégiens et Lycéens d'Action française des Basses-Pyrénées, à la permanence de la rue du Maréchal Foch de Pau.
    Il entre à Santé Navale Bordeaux au début de la seconde Guerre Mondiale. Lors de ses visites au travers la zone libre, Maurras aime rencontrer les jeunes talents et Pierre Navaranne à la joie de pouvoir dîner avec lui. De Santé Navale, Pierre Navaranne sort médecin dans un régiment de fusillers-marins avec lequel il partira pour la libération sur la route de l'Allemagne et sera décoré de la croix de guerre en Alsace. Il revient à Bordeaux soutenir sa thèse de neuro-psychiatrie puis rejoint un groupe aéro-naval en Indochine.

    Son arrivée à Toulon en 1949 le voit embarquer sur l'Emile Bertin, la Gloire puis la Lorraine et le Montcalm. A terre, il intègre l’hôpital militaire Saint-Anne au service de neuro-psychiatrie. Il devient professeur agrégé de médecine générale, puis titulaire de la chaire de médecine navale de l'Ecole d'application du service de santé de la Marine et médecin-chef des services médicaux de Saint-Anne. Il s'installera ensuite un quart de siècle dans la médecine civile à Toulon toujours, pour un cabinet de neuro-psychiatrie. Maurrassien, fidèle de l'Action Française, il partageait sa passion pour LA politique avec un engagement militant fidèle. Il participa activement, dans les années 80, à l'organisation des rendez-vous des Baux-de-Provence ou d'autres journées d'amitiés françaises. Sur la demande de  Jean Lavoëgie, secrétaire général de l'Union Royaliste Provençale, Pierre Navaranne fut pendant plus de deux décennies président de la Fédération Royaliste du Var. Ses visites à la maison de Martigues ou au cimetière de Roquevaire étaient des rendez-vous qu'il aimait tant honorer, comme delui de la Messe du 21 janvier pour le Bon Roi Louis XVI. Deux citations le touchaient particulièrement. La conclusion de la lettre de rupture de Bernanos à Maurras : "Adieu Maurras, à la douce pitié de Dieu" et les premiers vers de la Prière de la fin du Maitre de Martigues :

    "Seigneur endormez moi dans votre paix certaine

    Entre les bras de l'espérance et de l'amour. 

    Ce vieux cœur de soldat n'a pas connu la haine

    Et pour vos seuls vrais biens à battu sans retour"

    A sa retraite il intégra l'Académie du Var dont il fut le président de 1995 à 1999. Il fut l'orateur de nombreuses conférences comme sur l'écrivain Jacques Perret, où son intouchable héroine Marie-Caroline la duchesse de Berry. On se souvient de sa thèse sur l'assassinat du roi Henry IV qui fut publiée dans la Nouvelle Revue Universelle. Passionné de rugby, tirant un fil rouge du Béarn à Toulon, il n'avait que deux amours disait de lui le Sénateur-Maire de Toulon, François Trucy, "le lys et le muguet". Pilier et mémoire du royalisme varois, il présida la belle conférence du Prince Jean de France, lors de sa visite sur Toulon en 2010.

    Catholique pratiquant, très attaché aux exercices de St Ignace des pères de Chabeuil, il a rejoint son épouse et ses trois fils partis avant lui. Pour ses amis royalistes provençaux, ce fidèle maurrassien aux yeux bleus purs, puits de science toujours souriant, dont l'érudition ne le cédait qu'à son grand respect des traditions et des bonnes manières, conteur inégalable de la mémoire monarchiste, laisse l'image d'un grand "blancs du Midi".

    A Dieu Docteur, à la douce pitié de Dieu...

    Les obsèques ont été célébrées mardi 28 mars en l'église Saint-Georges à Toulon.

  • Conférence sur "Le Procès de Rouen" : plein succès

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    Son procès est unique. La bergère de Donrémy, sans instruction, sans relation sans formation militaire, avec la seule aide du ciel a, pendant trois semaines, tenu tête à 17671406_10209220698020757_1239007643_n-1.jpgune quarantaine de juges, moines et théologiens. Jamais elle ne fut prise en défaut. Sa direction du procès, car c’est elle finalement qui l’a pris en main, fut un modèle de maîtrise.

    Aux termes d’une remarquable conférence, Me Trémolet de Villers est venu à Béziers nous raconter le déroulement de ces audiences hors du commun.

    Au-delà, nous avons saisi le message politique de Jeanne qui avait compris qu’avant tout redressement national, le royaume devait retrouver son chef naturel.

    D’abord à Reims !

    Plus de cent personnes s’étaient déplacées. Un dîner termina cette sympathique réunion. 

    Elle n’est que le début d’une longue série. L'école maurrassienne démontre qu'elle est toujours à la pointe de la réflexion politique. Dans le profond obscurcissement que connaît l'intelligence française, le recours à une analyse de cette qualité présente une urgence certaine.

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  • Conférence : Me Jacques Trémolet de Villers à Béziers le 29 mars 2017

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    Le 21 février 1431 s'ouvre l’un des plus fascinants et décisifs procès de l’Histoire : celui de Jeanne d’Arc.


    Cette jeune fille de 19 ans, prétendue analphabète, hallucinée, hérétique, sera en moins de cent jours condamnée à être brûlée vive.
    Dès le premier interrogatoire, les juges, Cauchon en tête, assènent les coups. Ils sont abbés, docteurs en théologie, familiers du droit canon, décidés à la faire plier.


    Dès sa première parole, Jeanne, seule à la barre, déjoue les pièges des hommes d’Église et de loi. Elle fait preuve d’un ton libertaire, habile et plein d’humour qui les déstabilise par la force de sa sincérité.
    Les voix, puisque c’est là l’essentiel, portent.

    Cent jours durant, va se jouer, en cette froide salle d’audience, l’éternel combat de la vérité.

    Tout procès se conclut dès la première audience. Jacques Trémolet de Villers, plaideur des plus importants procès politiques de ces dernières décennies, décrypte les paroles échangées et nous livre, en voix off, son commentaire jour après jour.
    Il introduit son lecteur dans la salle, lui fait comprendre les convictions des parties, et surtout lui fait saisir le courage sensible du personnage de Jeanne, jusqu’à craindre l’issue…

    ll y a du bon dans la procédure. Elle conserve, comme des pierres précieuses dans une châsse, un véritable trésor, et demeure en dernière analyse la seule raison sérieuse d’organiser la justice des hommes. Le texte intégral du procès, seul témoignage à faire véritablement entendre Jeanne, a été élaboré, de façon minutieuse, à partir des actes authentiques (les minutes conservées en latin et en français), vérifiés aux meilleures sources et complétés par les dépositions du procès d’annulation.

    Jacques Trémolet de Villers a plaidé de nombreuses affaires civiles et pénales à caractère politique, idéologique et médiatique. Écrivain, il a publié une biographie du célèbre avocat du XIXe siècle Pierre-Antoine Berryer, Aux marches du palais, de même que Heureux qui comme Ulysse, commentaire de son anthologie de la poésie française Vingt-quatre poèmes que nous devrions savoir par coeur pour les dire à nos enfants. Il poursuit son travail avec cet « Évangile selon Pilate » qu’est le procès de Jeanne d’Arc.

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    QU'EN DIT LA PRESSE ?

    Le résultat est saisissant.
    Famille chrétienne - 13/02/2016

    Voici un livre à lire de toute urgence.
    Le Figaro littéraire - 28/01/2016

    Précieux document historique, ce beau livre est aussi une leçon politique et spirituelle...
    Le Figaro magazine - 29/01/2016

    Lues et commentées par un avocat, les minutes du procès de Jeanne d'Arc sont l'occasion d'une méditation sur le bien commun, la justice et l'iniquité des procès politiques.
    Le Figaro Histoire - 01/02/2016

    La leçon est de grande portée, et d'une brûlante actualité.
    Politique magazine - 01/02/2016

    Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit.
    Livres Hebdo - 08/01/2016

    Me Trémolet de Villers l'éclaire (le procès) pour nous en expert et en amoureux, par une lecture limpide et lyrique.
    Valeurs actuelles - 03/03/2016

    C'est la première fois qu'un homme de métier commente pas à pas le procès.
    La Croix - 25/02/2016

    La belle étude que publie maître Trémolet de Villers, en effet, apporte à ces textes si souvent lus et commentés, le regard, les connaissances, l'expertise du juriste, et surtout l'expérience, précieuse, de l'avocat...
    NRH - 01/05/2016

    Jacques Trémolet de Villers (...) est revenu sur ce procès avec le regard neuf d'un avocat qui découvre un dossier pour la première fois.
    lefigaro.fr - 30/05/2016

  • Avant sa conférence du 29 mars, un entretien avec Jacques Trémolet de Villers

    Dès la parution de son livre, Jacques Trémolet de Villers a accordé un entretien au site le Rouge & le Noir :

    « Jeanne d’Arc avait ’’pris la main’’ sur son procès »

     

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    R&N : Pourquoi commenter aujourd’hui les minutes du procès de Jeanne d’Arc ? Quels furent les moments phares du procès de Rouen ?

    Jacques Trémolet de Villers : Parce que cela n’a jamais été fait. Les éditions des minutes du procès, qui sont très nombreuses depuis la moitié du 19e siècle, ne l’ont jamais sorti « de la poudre du greffe », comme disait à l’époque Sainte-Beuve. Robert Brasillach, le père Doncœur, le Père Riquet ont fait d’admirables préfaces mais, ensuite, ils ont livré le procès au lecteur sans l’expliquer, le décrypter, sans le voir comme seul un avocat peut le faire.

    Tous les moments –ou presque– du procès sont importants. Par la grâce de la méchanceté et de l’habileté des juges, nous avons, à la fois, une progression dramatique d’une extraordinaire intensité et un véritable feu d’artifice des réponses de Jeanne.
    Chaque audience est construite involontairement comme une scène dans laquelle Jeanne a toujours le dernier mot. Elle aura, même le dernier mot – Jésus ! – sur le bûcher.

    R&N : Le procès de Jeanne fut politique et inique. Cela a-t-il choqué les contemporains, étant donné l’importance du Droit (l’art du bon et du Juste, selon la formule romaine d’Ulpien empruntée à Celse) et de la vertu de Justice au Moyen Âge ?

    Jacques Trémolet de Villers : Cela a choqué, d’abord, un certain nombre de juges (ils étaient une soixantaine) qui se sont éclipsés, ou ont été chassés, car ils devenaient favorables à Jeanne.
    Mais, à part eux, on ne voit, sur le moment, aucune réaction et Cauchon, aveuglé de vanité, avait vraiment cru faire un « beau procès ». Il en fit rédiger « l’instrumentum » en latin par Thomas de Courcelles, qui finira Grand Chancelier de l’Université de Paris, pour qu’il soit diffusé dans toute la Chrétienté que « Jeanne avait infestée ».

    Les seuls à être conscients de l’iniquité, sur le moment, ont été les rouennais.

    R&N : À travers les minutes du procès, quelle impression, en tant qu’avocat, vous fait Jeanne d’Arc ? Elle qui était "ignorante en tout sauf dans l’art de la guerre", ne semble pas avoir démérité face à ses juges...

    Jacques Trémolet de Villers : Ma grande surprise et ma grande découverte ont été précisément le comportement de Jeanne, son intuition et l’intelligence qu’elle a eue, tout de suite, de la situation. Elle a « pris la main » sur le procès, comme il faut le faire, dès l’ouverture.
    Elle s’est imposée et elle a conduit l’affaire, ce qui fait que, même en connaissant la fin, on se prend parfois à douter de cette issue. Je pense qu’elle a compris ce qu’était cette nouvelle bataille, d’un genre différent mais qui a, aussi, des ressemblances avec l’art de la guerre, et qu’elle l’a livrée, comme un grand soldat qu’elle était, avec la certitude qu’elle la gagnerait, et, de fait, elle a gagné !

    R&N : Qu’inspire Jeanne d’Arc à nos contemporains ? Il semble y avoir, d’un côté, des journalistes sarcastiques (critiques envers l’opération du Puy du Fou, et sceptiques quant à l’authenticité de l’anneau johannique) et, de l’autre, un " pays réel " très enthousiaste. Jeanne est-elle toujours un exemple de sursaut ?

    Jacques Trémolet de Villers : Jeanne n’est pas plus abandonnée par l’opinion aujourd’hui qu’elle ne l’était en 1431, à Rouen. Même l’Archevêque de Reims – Regnault de Chartres – écrivait qu’elle avait probablement des responsabilités dans sa capture.
    Elle insupportait beaucoup de ses amis par le rythme qu’elle imposait dans l’action, et elle avait fait beaucoup de jaloux. Les foules, aussi, sont oublieuses. Mais Orléans ne l’oublia jamais… non plus que les rois, quoi qu’on en ait dit, et surtout Louis XI qui avait pour elle une vraie dévotion.

    Sa popularité est revenue à chaque moment difficile… à chaque invasion.

    Après les Cent jours, en 1815, Casimir Delavigne compose un long poème patriotique ; puis le 19e siècle, la canonisa de fait, avant l’Église et l’État.
    Au XXe siècle, c’est un véritable règne, qui va du royaliste agnostique Maurras au républicain – tout aussi agnostique – Barrès et au socialiste Péguy.
    En 1940, elle est la Muse de la Révolution Nationale du Maréchal Pétain et de la France Libre de Charles De Gaulle.
    Il est normal qu’aujourd’hui, « dans la grande pitié qui est au royaume de France », elle revienne… mais il faut ajouter que « le retour de l’anneau » est un fait exceptionnel, que les siècles précédents n’ont pas connu.

    Je vous livre ici ces lignes écrites par Jean Guitton en mai 1943, dans l’Oflag IV D où il était prisonnier « en somme, sans attendre de miracle, et en traduisant dans une longue durée, dans une longue chaine d’action et de patience ce que Jeanne d’Arc en d’autres temps a exprimé en un instant fulgurant, on pourrait refaire un pays. De même que l’histoire de Jésus, si rapide passage de l’éternel, a contracté en deux ans de vie publique une durée que l’Église, depuis, déploie et scande de siècle en siècle, de même, l’histoire de Jeanne, en un intervalle égal et avec de bien curieuses ressemblances, a résumé la durée française. Jeanne d’Arc nous a été donnée pour ainsi dire, pour qu’à un âge plus avancé et cinq siècles après, nous puissions apercevoir comme en un raccourci tout ce que la France recèle de misère et de puissance ; et peut-être aussi pour nous faire souvenir que rien ne s’achève en ce monde réfractaire, sinon par l’oblation ».

    Tous les détails pratiques sur cette conférence : ICI

  • 29 mars 2017 à 19 h à Béziers : Jacques Trémolet de Villers nous parle du procès de Jeanne d'Arc

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    Nous avons le plaisir de vous convier à la conférence de

        Maître Jacques Trémolet de Villers
    Avocat à la Cour d’appel de Paris
        auteur de l’ouvrage qu’il dédicacera :

        « Jeanne d’Arc - Le procès de Rouen »

        le mercredi 29 mars 2017 à 19 h
        au restaurant Maria Thérésa à Béziers
        Entrée : 54 avenue du 22 août ou 23 rue Solferino.

     

    La soirée se déroulera de la manière suivante :

    • 19 h :      accueil. Un apéritif vous sera servi.
    • 19 h 30 : conférence.
    • 20 h 30 : à l’issue de la conférence, et pour ceux qui le désirent, nous dînerons sur place avec le conférencier qui continuera à répondre à vos questions (le restaurateur a bien voulu prévoir un menu à 15 € par personne : entrée, plat, dessert, vin en sus – La salle nous est réservée).
     

     

    Tremollet J.jpgLe 21 février 1431 s'ouvre l’un des plus fascinants et décisifs procès de l’Histoire : celui de Jeanne d’Arc.


    Cette jeune fille de 19 ans, prétendue analphabète, hallucinée, hérétique, sera en moins de cent jours condamnée à être brûlée vive.
    Dès le premier interrogatoire, les juges, Cauchon en tête, assènent les coups. Ils sont abbés, docteurs en théologie, familiers du droit canon, décidés à la faire plier.


    Dès sa première parole, Jeanne, seule à la barre, déjoue les pièges des hommes d’Église et de loi. Elle fait preuve d’un ton libertaire, habile et plein d’humour qui les déstabilise par la force de sa sincérité.
    Les voix, puisque c’est là l’essentiel, portent.

    Cent jours durant, va se jouer, en cette froide salle d’audience, l’éternel combat de la vérité.

    Tout procès se conclut dès la première audience. Jacques Trémolet de Villers, plaideur des plus importants procès politiques de ces dernières décennies, décrypte les paroles échangées et nous livre, en voix off, son commentaire jour après jour.
    Il introduit son lecteur dans la salle, lui fait comprendre les convictions des parties, et surtout lui fait saisir le courage sensible du personnage de Jeanne, jusqu’à craindre l’issue…

    ll y a du bon dans la procédure. Elle conserve, comme des pierres précieuses dans une châsse, un véritable trésor, et demeure en dernière analyse la seule raison sérieuse d’organiser la justice des hommes. Le texte intégral du procès, seul témoignage à faire véritablement entendre Jeanne, a été élaboré, de façon minutieuse, à partir des actes authentiques (les minutes conservées en latin et en français), vérifiés aux meilleures sources et complétés par les dépositions du procès d’annulation.

    Jacques Trémolet de Villers a plaidé de nombreuses affaires civiles et pénales à caractère politique, idéologique et médiatique. Écrivain, il a publié une biographie du célèbre avocat du XIXe siècle Pierre-Antoine Berryer, Aux marches du palais, de même que Heureux qui comme Ulysse, commentaire de son anthologie de la poésie française Vingt-quatre poèmes que nous devrions savoir par coeur pour les dire à nos enfants. Il poursuit son travail avec cet « Évangile selon Pilate » qu’est le procès de Jeanne d’Arc.

     

    QU'EN DIT LA PRESSE ?

    Le résultat est saisissant.
    Famille chrétienne - 13/02/2016

    Voici un livre à lire de toute urgence.
    Le Figaro littéraire - 28/01/2016

    Précieux document historique, ce beau livre est aussi une leçon politique et spirituelle...
    Le Figaro magazine - 29/01/2016

    Lues et commentées par un avocat, les minutes du procès de Jeanne d'Arc sont l'occasion d'une méditation sur le bien commun, la justice et l'iniquité des procès politiques.
    Le Figaro Histoire - 01/02/2016

    La leçon est de grande portée, et d'une brûlante actualité.
    Politique magazine - 01/02/2016

    Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit.
    Livres Hebdo - 08/01/2016

    Me Trémolet de Villers l'éclaire (le procès) pour nous en expert et en amoureux, par une lecture limpide et lyrique.
    Valeurs actuelles - 03/03/2016

    C'est la première fois qu'un homme de métier commente pas à pas le procès.
    La Croix - 25/02/2016

    La belle étude que publie maître Trémolet de Villers, en effet, apporte à ces textes si souvent lus et commentés, le regard, les connaissances, l'expertise du juriste, et surtout l'expérience, précieuse, de l'avocat...
    NRH - 01/05/2016

    Jacques Trémolet de Villers (...) est revenu sur ce procès avec le regard neuf d'un avocat qui découvre un dossier pour la première fois.
    lefigaro.fr - 30/05/2016

  • Catégories : Blog

    Votre nouveau blog : Le Midi Blanc

     

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    Au cœur du Languedoc, le Midi Blanc présente les caractéristiques d’une entité politique originale.

    Géographiquement, il s’étend des premières marches des Pyrénées jusqu’aux contreforts des Cévennes et aux zones humides de la Petite Camargue.

    Son origine remonte au serment de 1791 exigé des prêtres en faveur de la Constitution civile du clergé, puis se poursuit et se consolide avec le ralliement à la République du pape Léon XIII. À partir de 1908, le développement et l’immense influence du quotidien de L’Action française lui donne une consistance indéniable, confortée par de fortes personnalités telle que le cardinal de Montpellier, Mgr de Cabrières, soutient actif de Charles Maurras.

    Ce nouveau blog a pour finalité de faire connaître et pérenniser cette pensée. Il vous informera régulièrement de la vie de ce Midi Blanc toujours très prégnant. Il relaiera également les informations nationales essentielles relatives à cette même famille de pensée.

    Il a également la prétention d’apporter, dans le désordre politique actuel, la réflexion juste, et nécessaire à une action cohérente, au seul service du bien commun. Cette intelligence politique, héritière des philosophes, historiens et penseurs contre-révolutionnaires tels que Taine, Renan, Comte ou Maurras, viendra, nous l’espérons, remplacer le chaos et la vacuité des idées que les luttes stériles pour le pouvoir, par l’effet mécanique du système, ont introduit dans la vie politique française. Il apportera, une fois analysées les causes de la situation dégradée que nous connaissons, les réponses de salut public qui s’imposent.

    Il sera prochainement adossé à un site Internet qui comprendra et conservera les points, articles et textes essentiels, pouvant ainsi être consultés à tous moments.

    Nous espérons également que ce blog et ce site contribueront à donner à chacun le désir de participer à la préservation de notre patrimoine intellectuel, artistique et moral ainsi qu’à la restauration de nos institutions politiques actuellement si peu à même de répondre aux exigences de l’intérêt national.

    La rédaction