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Catégories : Le Midi blanc

Un grand nom de l'Action française nous a quitté

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Pierre Navaranne2.jpgNotre fidèle ami toulonnais Pierre Navaranne s'est éteint paisiblement le 24 mars 2017. Il était né le 7 décembre 1920 à Pau (Béarn) filiation "d'Henry IV par les bergères" comme l'on dit là-bas Orphelin très jeune, il vivra chez son oncle, pharmacien dans cette ville ou Charles Maurras en 1890, devant le chateau d'Henry IV, eut la "révélation" de sentir la nécessité de la soumission pour l'ordre et la beauté du monde.

Dans le sillage des émeutes du 6 février 1934 et grâce à son tuteur le docteur Vidouze, très jeune il lit l'Action Française. Il participe aux activités de la fédération régionales des Etudiants, Collégiens et Lycéens d'Action française des Basses-Pyrénées, à la permanence de la rue du Maréchal Foch de Pau.
Il entre à Santé Navale Bordeaux au début de la seconde Guerre Mondiale. Lors de ses visites au travers la zone libre, Maurras aime rencontrer les jeunes talents et Pierre Navaranne à la joie de pouvoir dîner avec lui. De Santé Navale, Pierre Navaranne sort médecin dans un régiment de fusillers-marins avec lequel il partira pour la libération sur la route de l'Allemagne et sera décoré de la croix de guerre en Alsace. Il revient à Bordeaux soutenir sa thèse de neuro-psychiatrie puis rejoint un groupe aéro-naval en Indochine.

Son arrivée à Toulon en 1949 le voit embarquer sur l'Emile Bertin, la Gloire puis la Lorraine et le Montcalm. A terre, il intègre l’hôpital militaire Saint-Anne au service de neuro-psychiatrie. Il devient professeur agrégé de médecine générale, puis titulaire de la chaire de médecine navale de l'Ecole d'application du service de santé de la Marine et médecin-chef des services médicaux de Saint-Anne. Il s'installera ensuite un quart de siècle dans la médecine civile à Toulon toujours, pour un cabinet de neuro-psychiatrie. Maurrassien, fidèle de l'Action Française, il partageait sa passion pour LA politique avec un engagement militant fidèle. Il participa activement, dans les années 80, à l'organisation des rendez-vous des Baux-de-Provence ou d'autres journées d'amitiés françaises. Sur la demande de  Jean Lavoëgie, secrétaire général de l'Union Royaliste Provençale, Pierre Navaranne fut pendant plus de deux décennies président de la Fédération Royaliste du Var. Ses visites à la maison de Martigues ou au cimetière de Roquevaire étaient des rendez-vous qu'il aimait tant honorer, comme delui de la Messe du 21 janvier pour le Bon Roi Louis XVI. Deux citations le touchaient particulièrement. La conclusion de la lettre de rupture de Bernanos à Maurras : "Adieu Maurras, à la douce pitié de Dieu" et les premiers vers de la Prière de la fin du Maitre de Martigues :

"Seigneur endormez moi dans votre paix certaine

Entre les bras de l'espérance et de l'amour. 

Ce vieux cœur de soldat n'a pas connu la haine

Et pour vos seuls vrais biens à battu sans retour"

A sa retraite il intégra l'Académie du Var dont il fut le président de 1995 à 1999. Il fut l'orateur de nombreuses conférences comme sur l'écrivain Jacques Perret, où son intouchable héroine Marie-Caroline la duchesse de Berry. On se souvient de sa thèse sur l'assassinat du roi Henry IV qui fut publiée dans la Nouvelle Revue Universelle. Passionné de rugby, tirant un fil rouge du Béarn à Toulon, il n'avait que deux amours disait de lui le Sénateur-Maire de Toulon, François Trucy, "le lys et le muguet". Pilier et mémoire du royalisme varois, il présida la belle conférence du Prince Jean de France, lors de sa visite sur Toulon en 2010.

Catholique pratiquant, très attaché aux exercices de St Ignace des pères de Chabeuil, il a rejoint son épouse et ses trois fils partis avant lui. Pour ses amis royalistes provençaux, ce fidèle maurrassien aux yeux bleus purs, puits de science toujours souriant, dont l'érudition ne le cédait qu'à son grand respect des traditions et des bonnes manières, conteur inégalable de la mémoire monarchiste, laisse l'image d'un grand "blancs du Midi".

A Dieu Docteur, à la douce pitié de Dieu...

Les obsèques ont été célébrées mardi 28 mars en l'église Saint-Georges à Toulon.

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